•                           A propos de l’amour-agapè

     

    Le mot grec agapè, traduit généralement par charité, désigne l’amour divin. Il est d’une richesse insoupçonnée car infinie, à la mesure de Celui qui en est la source, Dieu lui-même.

    L’apôtre Jean, sous l’inspiration du Saint-Esprit, exprime cette réalité dans 1 Jean 4 v 8 en ces termes : « Dieu est amour. »

     

    On comprend donc pourquoi les traducteurs de la Bible de l’hébreux en grec, eurent un choix difficile à faire pour traduire les termes hébreux – ahabah et hésèd – qui désignaient l’amour.

    - ahabah embrasse toutes les formes d’amour dont le champ d’application est précisé par le contexte.

    - hésèd , davantage connu est une notion plus complexe dont les fondements reposent sur l’idée de fidélité, d’attachement, de miséricorde et de tendresse.

     

    Les traducteurs, et notamment ceux de la version d’Alexandrie appelée la Septante, réalisée en 270 avant Jésus-Christ à la demande de Ptolémée II, eurent à choisir entre trois termes grecs, pour exprimer la richesse de sens des termes hébreux : éros, philia et agapè.

     

    - Eros, du nom grec du dieu amour, Cupidon chez lez Romains, exprime le désir et l’attachement à tout ce qui touche les sens, y compris le sens esthétique comme la beauté.

    C’est aussi l’amour-passion qui génère un brûlant désir : passion patriotique, amour de l’argent, passion sexuelle.

    Cet amour peut être légitime mais il peut aussi se dégrader.

    Souvent traduit dans la Bible par le verbe «  connaître » lorsqu’il exprime une relation intime entre un homme et une femme. 

    - Philia est l’amour humain souvent traduit par amitié, amour nécessaire à la vie, mais insuffisant pour assurer une durabilité car il est fluctuant, souvent égocentrique, sélectif, spontané donc imprévisible car porté par l’émotion.

    On le retrouve une cinquantaine de fois dans le Nouveau Testament. 

    - Agapè est l’amour du prochain que l’on pourrait rapprocher de l’idée d’altruisme.

    Il se caractérise par son affection, sa tendresse, sa sympathie envers le prochain, autrement dit, par sa faculté à ressentir les émotions d’autrui, de se mettre à sa place.

     

    Martin Luther King, dans son discours « Aimer vos ennemis », disait ceci :

    « Agapè est plus qu’éros et plus que philia ; dans l’agapè, il y a une bonne volonté pour tous les hommes, compréhensive, créatrice, rédemptrice. C’est un amour qui n’attend rien en retour. »

    C’est sans doute pour cette raison que le philosophe, théologien et prêtre orthodoxe, Jean-Yves Leloup, qualifie l’agapè : d’amour-amour, à comparer avec éros, amour physique, et philia, amour humain.

    Pour lui, cet amour-amour, c’est l’amour christique.

    Il aura cette parole : « ce n’est pas exactement moi qui t’aime, c’est l’amour qui t’aime à travers moi. » 

    On comprend mieux pourquoi les traducteurs choisirent le terme agapè pour désigner la hésèd de l’Ancien Testament, la miséricorde de Dieu, en raison de sa dimension universelle et riche en grâce.

    A n’en pas douter, c’est bien le Saint-Esprit qui a présidé au choix de ce terme, repris environ 300 fois dans le Nouveau Testament pour décrire l’amour divin.

    Les traductions latines utilisent le terme « caritas » qui a donné, en français le mot « charité ».

    La charité exprime l’amour gratuit que l’on porte à son prochain, un prochain qui vous est cher, selon le sens premier du terme latin.

     

     

                                                                                              Jean-Marc Ausset , mars 2013

                                       

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